Mardi 30 avril
Départ en gare de Strasbourg, un bagage oublié par un passager a failli nous faire retarder le train, mais heureusement tout s’arrange sans devoir faire appel au service de déminage.
Arrivée à l’heure à Paris Gare de l’Est, Samir nous attend pour nos conduire à l’hôtel Ibis. La chambre est petite mais la literie de bonne qualité, l’accueil était très efficace, seul bémol, les murs, si on peut appeler ça des murs, entre les chambres, ne servent à rien ou si peu, autant tendre des draps entre les pièces sa fera le même effet. L’hôtel doit dater des années soixante, avec une rénovation récente, mais sans se préoccuper du bruit, c’était le cadet de leurs soucis…rentabilité, rentabilité !
Sinon c’est bien pratique, nous sommes à deux pas de la passerelle qui permet de rejoindre le terminal 4 d’Orly. (50 € taxi et 78 € hôtel)
Après avoir lâché quelques brousoufs chez Paul pour deux chocolats chauds et deux jus d’orange pressés, nous aussi nous sommes pressés d’embarquer….ça tombe bien il est temps d’embarquer…mais ne surtout pas oublier d’acheter un rouge à lèvre dans la zone duty free, pour ma calou.
Alors Corsair c’est pas terrible, les écrans sont bien pourris et le côté tactile n’est pas très efficace. Nous avions prévu un repas indou, en payant un supplément, et bien c’était un véritable fiasco. Deux riz avec deux petites pommes de terre (pour le cuisto pomme de terre = légumes) et un morceau de poulet soit disant tandoori, tout sec sans sauce rien, nada, dégueulasse.
Seul point positif, la place pour les jambes, y’a moyen de trouver une petite place pour les allonger. Après avoir récupéré la voiture chez Flizzr, direction Sainte Rose !
Les routes en Guadeloupe sont comme le zouk, on danse, il y a des creux, des bosses, des nids de poules, mais des poules créoles façon colombo, alors les amortisseurs dansent et nous dansons au rythme créole.
Nous voilà arrivé à la Ravine Bleue, gite perdu dans la pampa, et c’est exactement ce que nous recherchions. Nous sommes dans une impasse, une ravine, et dans ce cul de sac, au bout donc, il y a la jungle et des douches d’eau soufrée…. Quand tombe la nuit les grenouilles siffleuses et les criquets nous chantent la sérénade, dépaysement garantie. Claude et Myriam, les charmants propriétaires, nous conseils un restaurant sur la route de Deshaies, Angelo nous accueille à sa table juste à côté du Super U. le poulet coco, le poulet boucaner, ainsi qu’une vingtaine d’accras sauront apaiser notre faim. Les mets cuisinés par l’épouse d’Angelo (qui en réalité s’appelle Clovis) sont succulents.
Le patron est un noir, ce n’est pas péjoratif, c’est lui qui le dit, mais en fait ses deux parents étaient blancs. Irlandais plus précisément, lui était d’ailleurs roux à la naissance. Malheureusement sa maman ne pouvait pas l’allaiter, et les vaches n’avaient pas envie de donner du lait. Du coup le père a mis de la Guinness dans le biberon, Angelo appréciait le breuvage, il a eu droit à sa Guinness matin, midi et soir, et c’est pour ça qu’Angelo est noir…un spécimen ce gaillard !
(repas 20 €pour deux )
Mercredi 1 mai
Guadeloupe pluvieuse, Guadeloupe heureuse…mais on aimerait bien un peu de soleil quand même. Donc, c’est sous cette pluie que nous prenons la route pour Deshaies. On s’arrête à l’épicerie du coin (qui ne fait aucun angle) pour acheter des fruits locaux, j’écris locaux car il y a moyen d’avoir des pommes de métropoles et des pêches du Costa Rica…n’importe quoi. Alors qu’ils ont des conditions climatiques qui permettent de faire pousser n’importe quoi n’importe où, ils font venir des produits d’ailleurs à des prix de malade, c’est la loi du marché. Bon, nous on se rabat ( pas la capitale du Maroc ) sur les fruits du moment à des prix intéressants, alors se sera ananas bouteille ou Victoria, fruit de la passion, mangues, et tomates concombre, piments, qui viendront composer notre prochaine salade pour le pique-nique.
Sur le trajet on fait une pause sur la plage de Grande-Anse. Le parking est central, autour, pleins de petites gargotes où nous pourrons déjeuner plus tard. Puis direction, le parc botanique, ancienne demeure de feu Coluche. Le parc est plutôt floral, les bougainvilliers côtoient les hibiscus et autres orchidées ici dans leur milieu naturel. Ma préfère est la rose de porcelaine.
Ici tout est luxuriant et exubérant, pas besoin d’arrosage, le ciel s’occupe du jardin.
Nous avons déjeuner sur la plage de Grande Anse, c’est vrai je l’ai écrit un peu plus haut, je radote, bon, tout au bout de la plage il y a Koté Lagon, un restaurant top. Le poulet boucané était délicieux, nous avons également testé le marlin fumé et l’ananas bouteille. En dessert, un mille feuilles mangue/ananas est venu parachever cet excellent repas.
Le soir, diner à nouveau chez Angelo, le poulet coco de la veille nous avait tellement conquis que nous sommes retournés chez lui.
Jeudi 2 mai
Départ à 7 heures pour un rendez-vous à 7h20 devant la cabane de Richard…du coup, lever à 6h15. La ballade dans les mangroves était une très bonne expérience. Chaque couple, ou famille, a un petit bateau à moteur et gère le parcours en suivant Richard. Nous nous suivons donc dans ce dédale de palétuviers. Nous faisons plusieurs haltes pour plonger et observer la faune et la flore. La promenade dure 4h00 et c’est vraiment un moment plaisant. Notre guide a beaucoup de connaissance et fait participer les clients de manière ludique et pédagogique…il a de la chance de travailler dans ce bureau !
Nous avons déjeuner à l’espace du gout à Sainte rose, petite échoppe qui fait traiteur où vous avez le choix entre un plat à 10 euros ou 8 euros. Ensuite vous choisissez les légumes, les féculents et la viande ou le poisson. Le tout est frais et très bon. Nous avons pris de la daurade avec des légumes racines, nous nous en sommes léchés les babines tellement c’était bon. Après cette coupure culinaire direction la plage de Malendure pour la réserve Cousteau !
Nous avons visité trois sites avec palmes, masques et tubas. Le premier appelé « jardin japonais » avec des coraux en éventails qui dansent au rythme des flux et quelques poissons sympathiques qui s’ébrouent dedans. Ensuite le site des coraux, pas celui du Nord chanté par Pierre Bachelet, celui de Cousteau, avec des gros poissons, style barracuda, carange, perroquet (oui, pour moi le perroquet est un gros poisson) et pour finir le site des tortues, à quelques encablures de la plage….mais il n’y avait qu’une tortue qui broutait les salades sous-marine au fond de l’eau.
Le soir nous sommes tranquillement resté à la maison, sur notre terrasse, au sifflement des grenouilles, nous avons mangé des cuisses, pas de grenouilles, de poulet, avec ma poulette….et une bonne salade, pas celle de la tortue d’avant mais de tomate.
Vendredi 3 mai
Cela aurait dû être la journée de la Soufrière, mais la pluie est venue contrecarrer nos plans, du coup on aura un prétexte pour revenir en Guadeloupe, et ça c’est vraiment bien. Donc normalement journée à la Soufrière, mais vu que Calou a souffert hier et que je suis moi-même fatigué et que je ne me sens pas la force de grimper une montagne, que le temps est pluvieux, d’une journée je sais, aujourd’hui nous irons à Pointe à Pitre. Nous nous sommes garés à côté de l’embarcadère pour les îles, c’est à cette endroit également que se trouve la gare routière pour les bus. Bergevin, c’est son petit nom, a quotidiennement un marché de fruits et légumes, locaux, donc très peu de touristes, pas de costumes folkloriques non plus. Mais c’est quand même très dépaysant, ou des paysans, et du coup les tarifs sont corrects. Paysan n’est pas péjoratif, c’est le plus beau métier du monde, cultiver la terre…..
Ensuite, en suivant les maisons coloniales toutes délabrées nous tombons sur la place de la Victoire, soit disant le centre névralgique de Pointe à Pitre, mais n’y aller pas y rien à voir à part le marché aux poissons et le musée de l’esclavage. Les poissonniers du marché s’invectivaient pour une sombre histoire de place, ils étaient à deux doigts de sortir les couteaux. En remontant nous passons par le marché Saint Antoine, là c’est tout l’inverse du marché Bergevin, les femmes sont apprêtées, beaux maquillages, belles robes, beaux discours pour te vendre un rhum arrangé ou des épices que l’on trouvera deux fois moins chers à l’épicerie du coin….vous allez me dire « elle doit bien vivre la petite dame », et bien je laisse ça à d’autres pigeons, je ne participe pas à ce racket organisé.
Le marché sur la place de la Victoire est du même tonneau, avec des fruits et légumes en plus.
Retour à la voiture en passant par une rue perpendiculaire à celle que nous avons pris à l’aller, pour faire simple, on ne voulait pas passer devant les mêmes maisons. Petit arrêt pour boire un jus de fruit frais et un autre pour visiter la médiathèque de la ville. Elle se trouve dans une ancienne maison coloniale complètement réhabilitée, vraiment une très belle restauration. Elle porte le nom d’un ancien maire de la ville, Achille René Boisneuf, maire qui était déjà précurseur puisqu’il avait déjà demandé dans les années 1910 que les îles des Caraibes soient des départements Français.
Avant de retourner sur sainte Rose nous nous arrêtons au centre commercial à la sortie direction Baie-Mahaut, un carrefour immense avec une très grande galerie et toutes les enseignes classiques, vraiment pas mon plus grand plaisir mais nous avons quand même fait quelques courses alimentaires.
Le soir nous sommes allés diner au restaurant « la terrasse » avec monsieur Palerme, un client « béton », qui a le cœur sur la main. Avant d’aller diner Claude et Myriam, les propriétaires du gite où nous logeons, nous invitent à prendre l’apéro. C’est autour de boudin créoles, accras et ti-punch que nous faisons connaissance. C’était très gai, certainement le rhum, et très enrichissants !
Le diner sur la terrasse était de haute tenu. Un verre de vieux rhum pour ouvrir l’appétit et les plats se sont enchaînés. Une entrée avec salade de fruits de mer et poissons crus nous aurait contentée, mais une assiette avec une langouste, pas une demi, une langouste, un poisson perroquet et deux grosses crevettes a été déposé devant chaque convive. En accompagnement un gratin de cristophine et un autre de banane plantain…c’est bon j’ai les dents du fond qui baignent…l’image est moche mais c’est exactement ça. Après il y le dessert, on a le choix entre des profiteroles ou un fondant en chocolat, se sera un sorbet citron, pas arrosé s’il vous plait, je suis plein comme une barrique…de rhum.
Samedi 4 mai
Départ pour le paradis et en plus aujourd’hui « tempête de ciel bleu » ! nous déposons la voiture à l’aéroport et prenons la navette pour nous rendre à Bergevin. Deux solutions s’offrent à nous, le taxi à 25 €, ou le bus à 1.20 € par personne…et bien on va choisir le bus. Par contre il va falloir se coltiner les valises…et ce n’est pas une sinécure.
Donc, c’est avec nos deux grosses valises de 23 kilos et nos sacs à dos de 10 kilos que nous rejoignions la gare de Bergevin pour prendre le ferry. Donc on zouk sur les trottoirs, on évite les stands ambulants qui proposent nourritures et vêtements, on zigzague entre les nids de de poule et les flaque d’eau, zouké zouké ! on arrive épuisé à l’embarcadère pour les îles. Notre ferry prend le large à 13h15, l’express des îles, c’est la compagnie que nous avons choisie…autant dire que ça va secouer durant la traversée, en plus la mer est un peu agitée ce matin.
Je ne me connaissais pas le pied marin, la traversée s’est très bien passée, pas trop secoué. D’autres passagers n’ont pas eu cette chance et sont descendus un peu vert en arrivant à Grand Bourg. Fabienne, qui s’occupe de l’accueil des arrivants de « l’effet mer », vient nous chercher au port et nous amène à Capesterre à la villa. L’endroit est magique, c’est le paradis. Effet Mer c’est quatre mur sous le ciel, pas de verrou, on n’a pas envie de s’échapper donc ça sert à rien, des pièces ouvertes sur la terrasse et la piscine et tournées vers la mer, c’est un tableau version panoramique qui change tout le long de la journée et on peut rester là à le contempler sans s’ennuyer. Dans la chambre, quand on est allongé dans le gigantesque lit, on a l’impression de dormir à la belle étoile, simplement bercé par le sifflement des grenouilles. Le salon et la cuisine c’est la terrasse, la terrasse c’est le salon et la cuisine, tout ça ne fait qu’un, on vit dehors, on profite de chaque instant avec émerveillement. La salle de bain, attenante à la chambre, est également à ciel ouvert, la nuit vous faite pipi sous la voûte étoilée, c’est pas charmant ça ? J’ai parlé plus haut de la piscine, elle est accrochée à la maison et vient compléter ce tableau idyllique.
Le soir nous sommes descendus à pied à Capesterre, pour y faire quelques courses et voir surtout si le trajet n’est pas trop long. En face de la pharmacie nous avons rencontré une Marie-Galantaise, Arletty son joli prénom, qui prépare devant vous une glace à la noix de coco qui est tout simplement exquise. Elle vous la confectionne avec une sorbetière d’un autre âge, manuellement avec une manivelle. Pour que la glace refroidisse plus vite elle rajoute du sel, voilà un bon conseil pour celles et ceux qui veulent se lancer dans la fabrication de glace ou de sorbet !
La journée au soleil, à un pas, un saut de la piscine, se délecter d’une simple salade tomate/concombre/piment, parsemé de quelques copeaux de poisson fumée, et prendre un livre et le dévorer sans que notre cerveau soit perturbé par des soucis professionnels…qu’est ce que c’est bon. Et puis glander, ça aussi c’est bon, rien faire, s’ennuyer, la paresse c’est un état de plénitude pour ma part orgasmique !
Les jours passent, identiques, ce soir nous sommes à nouveau descendus à Capesterre, pour la glace coco mais pas que, pour notre ballade journalière mais pas que. Cette-fois ci nous avons fait la rencontre de Marie-Claude, elle est sur la place de l’église en face la mairie, dont le cloché affiche 10 heures, peu importe l’heure qu’il est. Elle vous propose des accras, les meilleurs de Guadeloupe, et du bébélé. Elle n’est jamais seule, toujours entourée de copines qui l’accompagnent pour taper la causette et faire passer le temps. Avant que la nuit ne tombe nous rejoignions l’Eden, c’est pas un bar, c’est la villa « effet mer » pourvu que l’effet dur. Sur le chemin du retour, éclairé par les étoiles et la lune, nous dégustons les accras tout chaud, 2 euros les six, mais Marie-Claude en a rajouté un de plus, par gentillesse et pour que l’on revienne.
Le marché à Grand-Bourg est un peu dispersé, vous avez le côté touristique sur la place de la mairie, sous les halls vous avez des Marie-Galantaises, le plus souvent en tenues folkloriques, qui vous proposent épices, rhums et quelques fruits et légumes locaux et de saison. Autour de l’embarcadère il y a un peu de vente à la sauvette, au cul du fourgon, essentiellement des fruits et légumes mais aussi des boudins créoles, des chaussons aux légumes ou aux fruits confits. Les prix sont corrects et les plats fait maison sont délicieux.
A deux pas il y a également le marché des marins pêcheurs. Ils vous vendent la pêche du jour, mais par ordre de priorité il y a d’abord les restaurateurs, les locaux, les habitués et enfin les touristes…et c’est de bonne guerre. Les poissons sont vidés et écaillés à la demande, le prix de cette prestation est en plus, prévoyez quelques pièces par poisson.
L’après-midi nous avons fait la tournée des plages, pour trouver un endroit pour faire du palme/masque/tuba. Ce n’est pas vraiment l’aquarium que nous espérions. Autant nous avons vu de belles choses dans la réserve Cousteau, autant là pas grand-chose. …même pas un poisson pané, ou pas né, ou frit au bord de la plage. Bon, les plages sont de toutes beautés, sable blanc et fin, cocotiers (attention la tête !), eau turquoise mais laiteuse. Du coup il est difficile de distinguer quelque chose dans cette blancheur. On essayera sur d’autres sites, on nous parle d’Anse Feuillard, on ira voir.
Sinon, pas de poisson ou très peu, du coup ce soir on dine à la baleine rouge.
Sur Marie Galante toutes les routes ne mènent pas au Rhum, d’ailleurs la route du Rhum est sur la terre, pas en mer. Mais c’est un peu comparable, après 3 ou 4 rhums ça tangue aussi un peu. Sur les routes c’est comme sur les trottoirs de pointe à Pitre, on danse le zouk. On est balloté entre les nids de poules et les dos d’ânes, sacré ménagerie ! j’exagère un peu, les routes dans leur ensemble sont en bon état. Sauf le long du littoral où se déversent les sargasses. Là les routes sont défoncées par les poids-lourds, voire même parfois fermées.
Le diner à la baleine rouge était en tous points excellent. En entrée nous avons partagé un tartare de daurade, ensuite j’ai pris le poisson du jour, de la bonite, avec une purée d’igname. Calou, toujours dans le cru, a pris un céviche de marlin fumé, daurade et un troisième lardon dont j’ai perdu le nom. En dessert un fondant au chocolat est venu terminer le repas. C’était délicieux. Alors pour le nom du resto, aucune baleine ni bleue ni rouge n’est venue s’échouer devant le restaurant. L’ancien patron avait une fille qui était enceinte, jusqu’au oreille, et oui, ça existe. Elle était attablée dans sa robe rouge quand un client est entrée, un habitué, pas un touriste, et il a lancé au patron pour rigoler « ta fille on dirait une baleine rouge »….vraiment flatteur n’est ce pas ? et bien du coup c’est resté.
Le jour où nous y étions un couple était installé à une autre table. Sans mentir, la femme était enceinte et portait une robe rouge, seule ombre au tableau, elle fumait et buvait…un crime pour le petit être qui patientait et qui supportait les bêtises de sa mère.
Aujourd’hui, j’ai perdu le calendrier depuis avant-hier, nous sommes partis pour une ballade de trois heures sur les hauteurs de Capesterre. Vu que je me suis trompé de route sur le parcours et que nous avons trouvé plusieurs manguiers la ballade aura durée finalement quatre heures.
Avec cette chaleur tropicale c’est beaucoup plus éprouvant que nos promenades dominicales sur les cols vosgiens ! et le litre d’eau que nous avons emporté avec nous est beaucoup trop juste, il faut au moins prévoir un litre par personne. C’est avec pas mal de rationnement que nous avons terminé la ballade. Sinon, très belle découverte et les habitants sur le parcours étaient adorables….comme tous les Marie-Galantais !
Diner à la Playa
En entrée le Pic-Pic est un trio de rillettes, avocat, daurade et marlin, mais ils changent en fonction de l’envie du patron et de l’arrivage des poissons. Pour le plat nous sommes restés dans le trois, dons trois poissons grillés, du thon, de l’espadon et de la daurade. Les cuisons étaient parfaites. Le plat était servi avec un riz colombo, une brandade de morue et un gratin de patates douces….c’était exquis. En dessert, une mousse mangue est venue parachever ce repas. C’était vraiment délicieux, sans doute la meilleure table de Marie-Galante. Nous espérons y retourner encore une fois avant la fin de nos vacances.
Nous nous sommes obstinés à faire le marché aux poissons de Grand Bourg alors qu’à Capesterre il y a aussi un marché ! du coup ce matin direction Capesterre pour le retour des pêcheurs. En y allant nous avons eu la chance extraordinaire de voir une baleine faire des sauts juste derrière la barrière de corail ! les pêcheurs, nous sommes là pour eux, avaient un requin dormeur énorme qu’ils étaient en train de dépouiller. Il y avait également de la langouste, mais nous nous sommes rabattu sur de la darne de daurade que Calou a préparé avec un filet d’huile d’olive….c’était délicieux.
J’ai fait une mélange patate douce tomate qui lui était complètement raté. En dessert nous consommons que des fruits locaux, mangues, fruits de la passion, melon, ils sont tous excellents, mais notre préférence va vers l’ananas, bouteille ou victoria il est simplement succulent.
L’après-midi, après notre traditionnel détour chez Arletty pour déguster sa glace à la noix de coco, nous sommes allés en repérage pour voir l’accès à l’Anse Feuillard. Demain c’est décidé nous nous y rendons avec masque palmes et tuba !
Nous sommes retournés à la rhumerie Bielle et avons fait le pleins de bouteilles, nous allons pouvoir en offrir à notre entourage dès notre retour. A côté de Siblet nous avons trouvé un sirop de sucre de canne à tomber, on dirait un sirop d’érable, un peu moins coulant et plus fort en gout……on va pouvoir faire des punchs ! à Grand Bourg nous avons testé dans un buibui le bokit, un pain trempé dans l’huile et fourré au préalable d’une liste non exhaustive de produits divers et variés. Pour nous de la morue avec des légumes et une sauce au piment. Ce sandwich nous est resté sur l’estomac pendant toute l’après-midi !
Comme nous l’avions décidé la veille nous avons pris le chemin de l’Anse Feuillard….sans regret ! c’était de toute beauté.
Nous avons vu des perroquets, des calamars, des caranges, des bleus et jaunes, et des verts et des pas mûres…c’était tellement beau que nous reviendrons demain.
Finalement nous sommes allés randonnés sur le sentier des falaises. Hier soir nous avons diner à la source, salade créole avec accras et boudins pour moi et salade de poissons fumés pour ma calou. Nous n’en garderons pas un souvenir impérissable. C’était bon mais cher. On ne peut pas demander 18 euros pour trois petits boudins, 5 accras, un peu de salade verte, quelques tranches de tomates et d’ananas….enfin c’est mon avis….et je le partage. Par contre le service était attentionné, et les produits étaient frais.
La randonnée sur le sentier des falaises était une succession de tableaux. Après avoir déposé la voiture à Borée nous sommes passés par des camps de canne à sucre, puis une forêt de gommier rouge et gris, et des bois savonnette, une forêt d’acacias à suivi, des pâturages qui nous donnaient l’impression d’être dans la vallée de Wormsa, à côté de Metzeral, vous savez non loin de Munster ? et tout ça entrecoupé de anses qui nous ont données le vertige. 4 heures de marches qui nous ont ravies, mais aussi complètement épuisées. En rentrant nous nous sommes allongés pour une sieste qui a duré presque quatre heures !
Diner chez Gino Pizza à Grand-Bourg. Bof, pour celles et ceux qui aiment les pizzas sur une pâte sans levain, ultra fine, c’est bon vous pouvez y aller. Les autres, qui apprécient la bonne pâte à pain, qui gonfle, moelleuse à l’intérieur et croustillante à l’extérieur, passez votre chemin ! nous n’avons pas testé les autres plats mais on nous en a dit que du bien. Le service était parfait.
Aujourd’hui c’est le baptême, pas le républicain, ni le religieux, mais celui de la plongée. C’était une très belle expérience qui donne envie d’y retourner. Je suis un peu claustrophobe et j’avais, pour ne pas mentir, un peu la pétoche. Je ne suis pas descendu très profondément, la faute à mes oreilles, mais je ferai mieux la prochaine fois ! calou c’est super bien débrouillée ! elle était comme un poisson dans l’eau, elle est descendue au fond, c’est assis sur le sable, elle a touché des anémones. Elle a super bien géré.
Quand elle voulait passer au-dessus des rochers elle gonflait les poumons et pour redescendre elle expirait. Elle a plongé comme si elle l’avait fait depuis toujours.
Le midi nous sommes allés déjeuner juste à côté du centre de plongée, chez Henri. Une terrasse en bord de plage nous a complètement séduit. Ma Calou a pris une salade avec un tartare de thon, pour ma part, un thon mi- cuit à la plancha avec des lentilles et du riz et un peu de wakamé…..sans oublier une sauce caraïbes, avec de la crème, c‘était délicieux.
L’après-midi rebelote Anse Feuillard, cette-fois ci nous sommes tombés sur une grosse murène noire, des sergents majors, encore des perroquets, c’était à nouveau merveilleux.
Le soir nous sommes retournés à la baleine rouge pour y tester le hamburger à la daurade et le tartare de poissons. Les deux plats étaient excellents. Puis retour Chez Henri, ce soir là avait lieu un concert blues-rock. Nous sommes restés un moment en sirotant un planteur coco et ne mangeant une banane noix de coco chocolat. Une banane coupée en deux avec un peu de lait de coco, saupoudrée de cacao et de cannelle….le tout à 6 euros, autant dire que la culbute est appréciable…..je ne m’y ferait plus prendre à deux fois !
Aujourd’hui, je vous ai dit, je ne regarde plus le jour que l’on est, nous vagabondons sur l’île. Première étape « la gueule grand gouffre », les trois « G » quoi. Une plongée à plus de 45 mètres au-dessus des falaises, un à pic vertigineux qui nous a rendu les jambes flageolantes. Ensuite direction la pointe nord de l’île et un arrêt à l’anse du vieux fort, juste ne face de l’îlet. Nous nous sommes baignés, mais l’eau était trouble, nous n’avons presque rien vu. Juste ne face de cette plage nous avons fait un tour sur le ponton qui pénètre dans la mangrove. Une ballade est possible en pédalo, mais c’était fermé ce jour-là.
Ce soir diner à nouveau à la Playa, les bonnes choses doivent être goutées plusieurs fois. Le curry de thon et les profiteroles au chocolat, voilà ce qui m’a contenté. Pour calou c’était daurade au lait de coco gingembre et un moelleux coco en dessert…le tout était divin. On confirme, c’est la meilleure table de l’île !
Un jour de plus à Marie-Galante, on aimerait que cela ne s’arrête jamais. Troisième randonnées de notre séjour, mais avant nous faisons une halte à Grand-Bourg pour manger une délicieuse salade au marlin fumé, composée devant nous. Un brownie chocolat a fini de nous remplir l’estomac. Nous voilà prêt pour éliminer ces calories sur le sentier des sources…encore faut-il trouver le départ de cette randonnée. Une fois trouvé il semble impossible de finir la boucle sans passer par la route, on fera avec. Sur le parcours nous avons eu la chance incroyable de trouver des gousses de vanille sauvage, nous avons également vu un colibri, le premier de notre séjour. Le parcours passe dans une forêt dense, avec des rideaux de lianes et de lichens. Des endroits où se dressent des bambous qui font bien quinze mètres de hauteur. En sortant de la forêt un très vieux manguier est étranglé par un figuier maudit. C’est là que ça devient dommage. Le parcours devrait passer par une propriété privée avec un jardin remarquable. Nous nous y sommes aventurés et avons pu discuter avec le propriétaire. Il n’autorise plus le passage des promeneurs car l’ONF ne voulait pas signer de convention qui protégeait le propriétaire en cas de pépin. Pépin qui est arrivé puisqu’une touriste américaine s’est blessée sur le domaine privé et que c’est le propriétaire qui a dû payer tous les soins. Du coup, ne voulant plus avoir de souci il a mis des panneaux pour interdire l’entrée sur sa propriété…. Et c’est dommage car le jardin est magnifique, avec des arbres mangles médailles qui prennent racines dans la rivière. Des nénuphars avec des puits d’eau, où viennent s’ébattre les grenouilles siffleuses. Un arbre roucou gigantesque, à noter que le fruit de cet arbre sert aussi de crème solaire naturelle et permet d'éviter les piqûres d’insectes…et le pigment de la fleur peut être utilisé dans la cuisine et sur la peau. Le jardin mérite vraiment d’être visité, c’est vraiment dommage.
Le soir, retour sur St-Louis, pour trouver un endroit où diner. On se rabat sur un lolo, à côté de l’embarcadère, qui nous servira un poulet/frites/salade qui ne sera pas exceptionnel mais qui nous contentera. La crêpe à la noix de coco viendra terminer le repas. Rapport qualité/prix imbattable…mais j’ai oublié le nom !
Sur le ponton, dans l’obscurité, un pêcheur chassait le calamar. On lui a porté chance, il en a sorti deux en même pas une minute ! nous avons discuté avec lui avant de regagner la voiture. Il vient tous les soirs, et les calmars à la plancha sont son repas quotidien. Sur le trajet nous avons vu un attroupement d’au moins deux-cents personnes agglutinées devant une maison. Nous sommes plutôt curieux et avons interrogés des personnes qui se trouvaient là. Il s’agissait en fait d’une veiller pour rendre un dernier hommage à un centenaire qui venait de mourir. Il devait être aimé pour que tout ce monde se réunis en son honneur.
Après les grenouilles siffleuses, après la blatte et les scolopendres, aujourd’hui nous avons droit à une chauve-souris. Ici la nature est dehors comme dedans, elle a sa place partout. Bon, quand tu t’assoies sur les toilettes et qu’une grenouille te saute au cul et bien la première fois ça fait quand même une drôle d’impressions…mais on s’habitue à tout J.
Les bonnes choses ont une fin, nous voici arrivée au dernier jour sur Marie-Galante, on se promet une chose, c’est de revenir dans maximum deux ans. Profitons quand même de cette dernière journée.
Avant de nous rendre sur la plage des trois îlets, nous faisons un détour par notre boulangerie habituelle, La Galantaise, pour y acheter la baguette bien franchouillarde, pas ce pain mou abject qui est proposé dans les autres boulangerie, qui n’ont que le nom de boulangerie mais qui ne savent pas faire de pain. A La Galantaise que du bon pain, complet de temps en temps, aujourd’hui nous nous faisons plaisir en rajoutant des tartelettes amandines et une part de pizza qui accompagnera la salade du déjeuner.
Encore une fois nous sommes seuls sur la plage, le sable est doux, la mer est chaude. La plage est une véritable carte postale, avec le cocotier dans le fond du décor. L’eau est trouble mais nous voyons quand même de grosses étoiles de mer, des oursins, un gros barracuda et des soles de tailles impressionnantes. Pour la dernière fois nous reprenons le chemin de « l’effet mer ». Nous allons quitter avec regret cette havre de paix…mais comme écrit plus haut, nous reviendrons, c’est certain, c’est obligatoire, il en va de notre santé…enfin c’est comme ça que je l’argumenterai le jour où je veux revenir à Marie-Galante, et je suis certain que mon autre moitié me comprendra.
Christophe